Tandis que moi et mes hommes avancions au gré des marches en direction des prochains temples, je finis par apercevoir les premières pierres de l'imposante maison du Taureau...enfin plutôt de l'imposante ruine du Taureau. Les canons avaient accompli leur plus belle œuvre en détruisant intégralement le temple. Le spectacle, bien que terrible au premier abord, constituait une première pierre importante à l'édifice de notre victoire. Bientôt, tous les temples seraient dans cet état, et la victoire de Poséidon serait totale ! J'avançais tout en écoutant les rapports de mes éclaireurs : des guerriers accomplis qui s'étaient aventurés plus loin dans le sanctuaire. L'un d'entre eux me parla d'un étrange sort qui retenait nos hommes et les empêchait de progresser... un labyrinthe mystérieux qui sévissait dans l'antre des Gémeaux. Ce mal, il me fallait l'éradiquer au plus vite. Peut-être le chevalier d'or des Gémeaux en personne défendait-il son temple, préférant se terrer et piéger mes hommes plutôt que de les affronter en face... je jugeai cela inacceptable !

Mais tout à coup, alors que je traversai les débris de la maison d'Aldébaran, des frissons parcoururent mon échine, oui... des frissons, sur le maître de la glace en personne ! Je me retournai et aperçus cette onde au loin. Elle provenait des abord de Rodorio, et couvrait rapidement l'ensemble de nos troupes. Elle finirait par nous atteindre rapidement. Il était trop tard pour esquiver quoi que ce soit... et déjà je savais ce que cette onde allait noue faire en nous traversant... Salamandar avait échoué dans sa mission ! Mes hommes n'eurent pas le temps de s'en apercevoir que déjà nous fûmes traversés par l'onde maudite. Immédiatement, nos déguisements s'envolèrent, faisant place à nos armures d'écailles et à notre véritable identité : les marinas se montraient au grand jour ! Je maudissais ce satané général. Comment avait-il pu échouer si près du but ? Avions-nous laissé des Saints si puissants dans le sillage de notre avancée, pour qu'ils s'en prennent à notre QG opérationnel et parviennent à vaincre l'un des sept généraux de Poséidon aussi aisément ? Non.. c'était impossible. Quelque chose d'autre avait du se produire. Tandis que j'avais ordonné de cesser notre avancée et que mes hommes se rendaient enfin compte de la cruelle révélation, des guerriers de l'arrière-garde parvinrent jusqu'à nous et m'avertirent de la situation !

"- Mon général ! Le sort d'illusion a été dissipé, nous sommes désormais à découvert. Le général des Lyumnades est en train de lutter contre un groupe de chevaliers qui s'est attaqué aux machines de siège. Nos troupes sont en attente, quels sont les ordres ?"

Je maudis un court instant l'autre général et son erreur d'affronter en frontline les chevaliers survivants à notre attaque initiale. Il aurait du nous laisser nous en charger, car telle était notre mission. La sienne était pourtant des plus simples : maintenir coûte que coûte cette illusion qui nous faisait passer pour des Nordiques au service du dieu Loki. Il venait de commettre une terrible erreur, une erreur qui aurait pu nous coûter la victoire.... fort heureusement, je ne comptais pas perdre cette bataille pour si peu. Le sang-froid qui parcourait mon cœur, mes veines, et tout mon être, me permit d'identifier la seule option envisageable en une telle débâcle : il ne restait qu'une seule option viable... en finir une bonne fois pour toute avec ce maudit Sanctuaire et ces Saints qui se prenaient pour des dieux vivants. D'un ton glacial j'en appelai à mes plus proches lieutenants, tous des marinas confirmés et rompus au combat :

"- Bien... il ne nous reste plus qu'une option. Messieurs... invoquez les eaux tumultueuses, exécution !"

"- A vos ordres, mon général !"

Ils répondirent tous à l'unisson et se mirent immédiatement en position, formant un immense arce de cercle humain tourné vers les parties plus élevées du Sanctuaire. Tandis que je me positionnai devant eux, moi aussi tourné vers notre objectif final, je sentais croitre leur cosmos. Révélés, mes marinas allaient enfin faire montre de leurs véritables pouvoirs sans avoir à craindre de se démasquer. Depuis tout temps, nous étions les serviteurs de Poséidon, Seigneur des Océans. Et depuis tout temps, les porteurs des armures d'écailles avaient le pouvoir d'invoquer l'élément de leur maître : le seul élément vital et véritable de cette planète. Rapidement mes lieutenants rentrèrent en transe, amenant leur cosmos à leur paroxysme. Ils étaient entrainés pour cette éventualité, et savaient parfaitement comment accomplir le rituel. Ce dernier se déroula sans accroc, et les eaux tumultueuses finirent par être invoquées à la demande des plus fervents serviteurs de Poséidon. Elles jaillirent de leurs pieds et prirent la forme d'une gigantesque gerbe aqueuse, si immense que son ombre couvrait l'intégralité des ruines du temple du Taureau, et bien plus encore. Lancées dans une course vertigineuse vers leur unique cible, les immenses colonnes d'eau invoquées convergèrent en une seule et unique vague, qui était suffisante pour couvrir l'intégralité du Sanctuaire restant, tout du moins en distance. Les marinas venaient d'invoquer les eaux salvatrices de Poséidon sous mes ordres, et il ne me restait plus qu'à leur apporter l'élément supplémentaires qui les rendrait parfaites... la glace !

Tandis que l'immense bras se dirigeait depuis notre position jusqu'au plus haut du Sanctuaire, surplombant un à un tous les temples comme s'il ne s'agissait que de vulgaires brindilles à noyer et à emporter dans l'infinie colère des océans, je poussai mon cosmos gelé à son paroxysme et m'apprêtait à lancer l'une de mes attaques les plus dévastatrices. Tout en concentrant le plus de puissance possible entre mes mains, je pus ressentir l'immensité de l'univers et la froideur de l'espace qui régnait entre les galaxies. Tel était mon pouvoir, telle était la glace : éternelle, omniprésente, et sans limite. L'orbe gelée qui s'était formée entre mes mains était un concentré de cette puissance absolue, symbole de la perfection et de la victoire imminente qui nous attendait. J'ancrai alors profondément mes jambes dans le sol ravagé de ce qui fut jadis un temple, avant de fixer l'immense colonne aqueuse qui dansait sur le Sanctuaire et menaçait de s'abattre à tout instant... et je lançai mon attaque directement sur elle !

"- AURORA BOREALIS !!!"

Le rayon qui s'échappa de mes bras écartés provoqua une onde glacée d'une puissance telle, qu'elle fit même vaciller tous les marinas présents le temps d'un instant. A la vitesse de la lumière, elle atteignit l'eau invoquée et la magie de l'alchimie s'opéra en l'instant ! Les eaux se perfectionnèrent et se figèrent, insultant le temps en le surpassant et en se dérobant à ses règles ridicules. La glace n'avait que faire de cette notion, elle dominait tout ce qui était et tout ce qui serait, elle était l'absolution de l'univers, et s'apprêtait à le démontrer une fois de plus, en construisant cet immense pont de glace dressé au dessus de tous les temples du Sanctuaire. Désormais, nous avions accès à tous les temples, et même à celui du Grand Pope ! Le repère d'Athéna n'était pas loin, et ses défenses étaient écrasées. Après quelques secondes de récupération je me tournai vers mes troupes, mais également vers nos messagers, chargés de faire pleuvoir mes ordres sur l'ensemble de nos forces en présence. Salamandar avait peut-être échoué, mais je venais de nous offrir une opportunité unique d'en finir une bonne fois pour toutes avec cette bataille... il n'y avait plus qu'une chose à faire, une seule phrase à prononcer, et une seule femme à tuer !

"- Attaque générale... exécution !"

"- A vos ordres !"

Mes lieutenants se dispersèrent. Certains en avant pour accompagner les premières troupes sur le pont de glace afin de se rendre au plus haut du Sanctuaire sans avoir à passer par les temples, d'autres en arrière pour relater mes ordres et annoncer l'attaque générale... plus d'une centaine de guerriers lancés tels une ultime vague destructrice sur le Sanctuaire, et empruntant le pont que je venais de bâtir pour nous emmener tout droit à la victoire totale et indiscutable. J'empruntai moi-même ce pont de glace pour me rendre vers ma propre victoire, qui serait également celle de mon Seigneur...


[HRP] Comme vu avec le staff, le pont de glace permet aux troupes assaillantes de se rendre en n'importe quel point du Sanctuaire en un tour d'event.

Une fraction de seconde... s'il y avait une chose sur laquelle ma glace semblait avoir du mal à prendre le dessus aujourd'hui, c'était bien le temps ! En une fraction de seconde, la vague déferlante des marinas s'était retrouvée noyée sous la vague sanguinaire d'une armée surgie de nulle part : les Berzerkers s'étaient invités à la fête ! Sur le pont de glace, je me battais avec mes derniers lieutenants et troupes encore debout, et vite, nous formions le dernier carré de notre force de frappe du Sanctuaire. Non loin, les échos des combats se faisaient de plus en plus mauvais pour nos forces... nous étions débordés. Tandis que d'un bras gelé je transperçais le coeur de l'un de mes nombreux ennemis, le poignard d'un autre assassin, visiblement empli de fougue et de passion guerrière, vint s'abattre sur le torse de mon armure d'écaille, et la transperça presque aussi aisément que du beurre...l'arme avait été chargée par un cosmos puissant. Fort heureusement, ce fut mon cœur gelé qui stoppa net l'acier trempé de cette aiguille mortelle. Un bref échange de regard plus tard, je tuai mon assaillant sur le coup, non sans finir par honorer sa dépouille d'un ultime clignement de mon unique œil... ce guerrier s'était bien battu, mais il n'était tout simplement pas à la hauteur.
Une main familière s'abattit sur mon épaule malmenée par les coups et les duels ininterrompus contre ces nouveaux ennemis. L'un de mes plus fidèles lieutenants venait me faire son rapport sur la situation. Il me lança ce dernier presque aussi violemment que les poignards de nos adversaires, alors que nous continuions à nous battre dans une mêlée sanglante et sans pitié.

"- Mon général, l'ennemi nous a acculé sur ce pont. Notre QG à Rodorio a été annihilé et Salamandar a été vaincu par Arès lui-même. Quels sont vos ordres ?"

L'espace d'un instant je reconnus le courage et le sang-froid absolu dont faisaient preuve mes hommes. Pour moi une telle réaction devait être naturelle, mais pour eux, qui possédaient encore un coeur battant et vulnérable, rester et se battre signifiait inéluctablement mourir et tout perdre... absolument tout. Après quelques passes d'arme tournant en ma faveur, je parvins à dégager la zone en invoquant ma poussière de diamant. Le calme provoqué par mon attaque ne durerait pas longtemps, juste le temps de me retourner vers mes plus proches soldats et de leur intimer mes derniers ordres.

"- Nous ne gagnerons pas cette bataille. Que les plus braves et les plus expérimentés forment un dernier carré défensif en tête de ce pont. Les autres devront battre en retraite en passant par les souterrains découverts dans les Temples. Abandonnez l'attaque et sonnez la retraite. Vous mènerez les rescapés et les blessés par les souterrains et vous assurerez qu'ils sortent indemnes de ce traquenard."

Je n'eus guère besoin de regarder mon lieutenant dans les yeux pour deviner son air de surprise... après tout je l'avais formé, et si je le devinais, lui ne pouvait ne serait-ce qu'appréhender ma façon de voir les choses.

"- Vous... vous ne venez pas avec nous, mon général ?"

"- Non. Il me reste une chose à faire ici. Avez-vous envoyé l'une de nos unités dans le Temple du Verseau comme je vous l'avais demandé ?"

Au ton de mon lieutenant je devinai qu'il redoutait cette question plus encore que ma réponse précédente.

"- Oui, ils sont revenus faire leur rapport. Le Temple était vide mais néanmoins jonché de pièges de glace de type "Kolisos", comme vous l'aviez prévu. Ils ont désamorcé les pièges et sont repartis. Mon général... vous ne songez tout de même pas..."

Ma réponse claqua le vent telle un rasoir gelé et prêt à entailler la gorge de mon interlocuteur.

"- Les songes sont réservés à ceux qui ont un cœur pour rêver de faire ce qu'ils ne peuvent accomplir par la force de leur volonté, je n'appartiens pas à cette catégorie. Sonnez la retraite... exécution !"

Rapidement, le son des cornes de guerre de mon corps d'élite résonna dans tout le Sanctuaire, et mes derniers hommes se mirent en mouvement. Tandis qu'un petit groupe des plus courageux couvrait la retraite des autres jusqu'à la mort, je profitai du tumulte provoqué par les combats pour m'éclipser et me rendre là où mon destin m'attendait... le Temple du Verseau. Cette bataille était terminée pour moi, et une autre, plus froide et plus obscure, pouvait commencer.


[HRP : Comme vu avec les membres du staff, ce post sonne la retraite des marinas mais également la possibilité pour les personnages n'étant pas au Sanctuaire jusqu'alors de se joindre aux festivités. Le staff pense principalement aux Saints ayant participé à d'autres events.]